En 1671 les arts dans leur ensemble furent codifiés ; Versailles devint le modèle dont l’Europe s’inspira. A la fin du règne de Louis XIV, les commanditaires aspirent à se faire édifier des demeures moins rigides. Vont naître alors, des constructions d’un genre nouveau, qui tendent vers une simplicité et un classicisme ; des châteaux aux champs ouverts sur la nature où les notions de confort et de commodité apparaissent.
Claude Boisot intendant des fortifications de Franche-Comté alors espagnole aida Louis XIV dans sa conquête. En 1702 son fils Gabriel Premier Président au Parlement de Franche-Comté, oeil et bras du roi, est anobli après avoir obtenu de Louis XIV, le droit d’achat de la baronnie de Vaire. Les conditions dans lesquelles furent entreprises les travaux du château de Vaire nous sont inconnues. Lorsque Gabriel Boisot acheta la baronnie, le château fort était en ruine, mais il existait encore une maison forte (actuel pavillon de gauche) dans laquelle il logea.
Son fils Jean-Antoine Boisot, premier président à la suite de son père, et grâce à la dot de son épouse, Mademoiselle Heuslin, fille d’un receveur général des finances, fit construire le château classique actuel.
Il fit construire une tuilerie située sur Vaire-le-petit afin de pouvoir couvrir ses toitures ; des tuiles seront fournies également pour couvrir certaines parties des toitures de la Citadelle de Besançon construite pas Vauban. La date de 1713, inscrite sous le fronton de la façade Est du château, marque le début des travaux.
En outre, un acte passé devant notaire concernant la chapelle du château nous indique que la décoration intérieure du château était terminée en juillet 1718 ; puisqu’il est mentionné que la chapelle est suffisamment ornée pour y célébrer le saint sacrifice de la messe.
A cette date, il faisait aménager un jardin à la française composé de parterres, d’allées, de bosquets… Il fût l’un des premiers à construire en Franche Comté une demeure de ce style. Vivant à l’heure parisienne s’y fournissant souvent, il a, par cette construction fait preuve d’ avant-gardisme. Inspiré directement du château de Champs-sur-Marne édifié pour la Pompadour, le château se présente sous la forme d’un plan massé, rectangulaire, composé d’un corps de logis simple, ouvert sur la nature. Le hall d’entrée dont les grandes portes louis XIV sont surmontées de frontons, ouvre sur le salon polygonal orné d’un poêle strasbourgeois en faïence XVIIIème. Un salon Louis XVI présente une grande bibliothèque, deux miroirs d’époque mis face à face afin d’illuminer les intérieurs et de créer l’impression d’infini, des boiseries Louis XVI. Il ouvre sur une salle à manger décorée de deux niches qui présentent les commodités de l’époque : poêle en faïence et fontaine. Dans la chambre du Premier Président un lit à la polonaise occupe le centre de l’alcôve, flanqué de quatre colonnes en stuc peint. Enfin, deux boudoirs aménagés de part et d’autre du corps de logis offrent intimité et raffinement par leur décor pour l’un : boiseries Louis XVI ornées de scènes champêtres réalisées en camaïeux roses, pour le second, boiseries en chêne Louis XV, d’époque rocaille, surmontées de trophées.
En haut à gauche : Chambre à coucher du premier président du parlement de Besançon. Son parquet à la Versailles et ses boiseries sont d’origine.
En haut à droite : Détail de la salle à manger. Chemin de table évoquant un jardin.
En bas à gauche : Salle à manger réalisée en 1770 par Claude Antoine Colombot, architecte bisontin ayant fait ses études à Paris.
En bas à droite : Salon Louis XVI. Le Linteau de la cheminée en marbre de carrare reprend les motifs des boiseries.